Nous sommes un petit peu en retard, mais le week-end dernier, c’était la fête des grands-mères.
L’occasion de nous retrouver dans la cuisine de notre enfance ; mamie aux fourneaux, les petits enfants qui courent autour de la table de la salle à manger où sont déjà installés les « hommes ». Nous entendons de la cuisine les récits de pêche (ouverture de la pêche qui approche oblige) que l’on ressort à chaque repas de famille. Et dans la pièce à côté, c’est une tout autre ambiance : après avoir passé au peigne fin les ragots du village, les péripéties du bureau et la rubrique nécrologique, toutes les femmes de la famille s’affairent sur le plan de travail pour tenter de ne rien manquer des étapes de la recette du fameux bœuf bourguignon de Mamie. Celle qui rassure, qui réconforte, qui nous renvoie à des souvenirs et qui va se transmettre de mère en fille et en petite fille.
La cuisine, une tradition qui se transmet de mère en fille
“Il n’y a rien de mieux que de la bonne viande de bœuf préparée avec une vielle recette pour nourrir toutes cette jeunesse beaucoup trop mince de nos jours. Avant quand je vivais en Tunisie, nous n’avions pas la chance d’avoir cette qualité de viande et surtout cette quantité donc c’est un plaisir pour moi de pouvoir la cuisiner pour toute la famille.”
“Avoir tout mon petit monde pour partager un repas, c’est important pour créer du lien, de la complicité et raconter l’histoire de la famille, transmettre les traditions », sourit Huguette. Et de rajouter que « la cuisine c’est aussi transmettre quelque chose : leur apprendre à confectionner de bons petits plats, leur confier mes secrets pour une sauce bien liée par exemple. » La société de consommation revient aux vraies valeurs : il est important de faire comprendre à nos enfants l’importance des saisons, des produits, du goût des bonnes choses.
C’est évident : nos grands-mères aujourd’hui ne ressemblent pas à celles de nos mères. Il est rare de nos jours de retrouver Mamie derrière ses fourneaux le tablier bien attaché dans le dos mais elles continuent à jouer un rôle essentiel dans la sauvegarde du patrimoine culinaire. D’ailleurs, combien de grands chefs témoignent du fait qu’ils tiennent leur amour pour la cuisine de leurs aïeules ? Sans elles, que seraient devenus le pot-au-feu et autres plats de notre enfance ?